L’association est née comme naissent parfois les choses précieuses : d’une rencontre inattendue, vibrante de résonances. Trois femmes, Johanna Lederer et Yita Dharma d’origines indonésiennes et hollandaises, et Wilma Margono, javanaise de cœur, se sont retrouvées unies par une même saudade : cette douce nostalgie de l’Indonésie, pays quitté mais jamais effacé.

Animées par le désir de préserver ce lien intime avec leurs racines, elles ont rêvé d’un pont entre deux mondes : celui de l’archipel aux mille îles et celui de leur vie en France. Très vite, une évidence s’impose : faire dialoguer leurs univers en réunissant leurs amis indonésiens et français autour de moments de partage culturel.

Elles imaginent un lieu vivant, fait de sons et de parfums, où le gamelan résonne, où les tissus de batik racontent des histoires, et où les saveurs des plats indonésiens éveillent les souvenirs. Un espace chaleureux, à la croisée des cultures, où la mémoire devient célébration.

Pendant quatorze ans, Johanna a porté cette vision avec ferveur, insufflant à l’association son énergie et sa sensibilité. Elle a notamment lancé la revue Banian, précieuse passerelle entre les cultures, devenue le reflet fidèle de cet esprit d’ouverture.

À sa retraite, Yita et Wilma ont repris le flambeau avec une équipe de volontaires passionnés. Ensemble, ils organisent régulièrement des conférences-débats, souvent accompagnées de spectacles de danse traditionnelle.

Fidèles à la tradition indonésienne, ces rencontres se terminent toujours autour d’un buffet convivial, où les mets partagés deviennent prétexte à poursuivre les conversations et à tisser des liens.

Ainsi, l’association poursuit son chemin, fidèle à son essence : créer du lien, célébrer l’Indonésie et faire vivre la rencontre.

Pasar Malam, qui signifie « foire nocturne » en indonésien, évoque ces rassemblements populaires où marchands et habitants se retrouvent dans une ambiance conviviale et vivante.

C’est aussi un hommage à Pramoedya Ananta Toer, grand écrivain indonésien, qui a intitulé une de ses œuvres Pasar Malam. Il fit de la parole et de l’écriture des outils de résistance. Privé de liberté et de papier, il a d’abord transmis ses récits oralement, depuis sa cellule sur l’île de Buru, avant de pouvoir les coucher sur le papier.

La culture est le reflet de notre humanité. Elle est le pont entre notre passé et notre avenir.

Pramoedya Ananta Toer

Pasar Malam s’inscrit dans cette vision : faire rayonner l’Indonésie à Paris, en créant des passerelles entre les cultures, à travers les arts, les mots et les rencontres.